Saint-Étienne d’antan
Trop longtemps victime de son image de « ville noire », Saint-Étienne est aujourd’hui un des pôles culturels les plus importants d’Europe avec sa futuriste Cité du Design. Mais qui se souvient de sa puissance industrielle passée, du temps où les porteuses de rubans déambulaient dans la cité, dissimulées derrière leur pile de cartons ?
À la Belle Époque, Saint-Étienne assoit son statut de capitale industrielle. C’est ici que naît le premier chemin de fer français. Les métiers et savoir-faire emblématiques façonnent la ville et ses quartiers. Passementiers, armuriers et fabricants de cycles sont les protagonistes économiques de la région. À proximité du cœur historique, un nouveau centre-ville se dessine ; avec le potentiel industriel de la cité, ce dernier est totalement dédié au travail. Saint-Étienne consacre de plus en plus d’espace aux usines, forges et aciéries. Dans le même temps, une ferveur sociale s’installe. Dans la ville se côtoient la rubanerie, Manufrance, la dureté de la mine et ses dangers, mais aussi, plus loin, le travail aux champs et la cueillette des fraises. La vie sociale prend forme au café et une vie associative s’organise. Par ailleurs, en 1900, on compte pas moins d’un café pour 80 Stéphanois !
La Belle Époque est aussi synonyme de loisirs, de concours de boules place Sadi-Carnot ou de courses à Villars. Le tout proche Pilat devient le havre des premiers cyclotouristes de France. Au-delà des sept collines, les communes alentour procurent verdure et air pur et deviennent des sites de villégiature privilégiés. La ville sait aussi déployer ses richesses pour les visites officielles et les grandes expositions où le spectaculaire lâcher de ballon de 1904 marque les esprits d’alors…