L’exil selon Julia
Elle ne comprend pas pourquoi on l’a menée en France. Elle ne sait pas combien de temps elle devra rester là. Pour quel office ? Pour quelle mission ? La tâche est rude, indéfinie. Et la France, pour Julia, c’est avant tout Tribulations et Emmerdations Associées… Elle dit : « Mon Dieu, la froidure entre dans la chair et perce jusqu’aux os. Tous ces Blancs-là comprennent pas mon parler. Et cette façon qu’ils ont à me regarder comme si j’étais une créature sortie de la côte de Lucifer. Faut voir ça pour le croire. À mon retour en Guadeloupe, je raconterai à Léa que Là-Bas, la France, c’est un pays de désolation. Elle dit : « Les pieds-bois n’ont pas de feuilles et le ciel pas de couleur. Quant au soleil ! C’est pas mieux qu’un gros cochon fainéant levé de mauvaise grâce. Qu’est-ce que vous voulez faire dans un endroit comme ça ! Mais pourquoi on m’a pas laissée en Guadeloupe ? Non, j’ai rien demandé. Par des fois, il se trouve des personnes qui chavirent le destin. Mais, mon Dieu, Tu es témoin, j’ai jamais voulu délaisser Monsieur Asdrubal. »